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Caricature de Patrick Moutal faisant l'amourMonsieur,

Que votre Verbe soit en joie ! puisque les beaux z'arts sont un plaisir des Dieux ! Quel beau métier, professeur ! Il n'y a pas de cesse dans cette profession ...

On a donc convoqué les pros pour le concours d'entrée 96 du Département de Jazz. Le Président du jury, Jeanneau, a montré l'accueil qu'il a voulu. Ferme et froid, cependant, jamais il ne doutait. Après m'avoir dit «salut, Patrick», il voulut de suite savoir si le membre du jury était assez matheux.

Parlant de Leloup à Jeanneau, je chuchotais "ce membre est un peu notable" et hallucinais sur S.M., une candidate qui avait un chapelet de citrouilles autour du cou. Mais ce jeu pouvait nuire... Bref, cette femme avait l'allure douteuse. Ses doutes étaient imprécis. Moutal l'apaisa en la berçant doucement. Elle me dit « Maître, je suis effarée de l'ardeur de votre Do». Je lui répondis «votre Si est troublant». Têtant son sax, elle sentit qu'elle avait le Fa bouché mais découvrit finalement tout le sel du saxo pendant que notre "chef de rayon", enfoncé dans sa chaise, battait sans mesure.
Une pianiste, troublée par les gêneurs des auditoires (hum, hum), se fondait en langueur en rêvant de là-bas. Elle pensait: «trop de rancoeur m'étouffe en modulant». La pauvre a touché l'abîme. Elle était tellement butée qu'elle était timide. En sortant du plateau, elle toussait en se mouchant et a menti, la sotte! Agacé, Sellin dit alors à Jeanneau «secoue Patrick, il est sourd !»

Une vibraphoniste, qui avait des Ré singuliers, a trouvé le La - un La déchirant - avant de retrouver le Si. Quelle fine mouche et quel culot! Quels globes saisissants! En bref, elle connaissait les buts des élites.
Moutal, fidèle à sa nature modale, était toujours ému par le son des quintes tandis que Stantchev, au sang chaud, rêvait d'enlacer les brunes. Faisant un rapide passage sur le plateau, Théberge, tout sérieux, pensa «ces dames les dérangent» et Lopez apprécia la percussion du verre.

Certains musiciens avaient des tracs comiques: Un candidat dit «qu'est-ce qui me gratte dans le tympan ?, vous avez beau médire, je n'arrive pas à jouer ! » Sa mine m'inspira de la pitié. D'autres, la bouche asséchée, prenaient les verres des juges pour se désaltérer.

Une chanteuse américaine préférait les libres chants. Ces chanteuses sont étranges: elles ont toujours peur qu'un jour, leurs potes muent. Stantchev éructa «Ah! vous chantez quand on vous laisse!». Elle nous fit presque penser à cette célèbre cantatrice qui donnait volontiers le ton.

Une joueuse de trompette, avait l'air plutôt bonasse. On haussa les sourcils devant l'adresse douteuse d'un clarinettiste dans les Fa. Me relaxant entre deux candidats, je me surpris à chantonner «la dame à la jolie caisse claire leur fait fête»
Certaines candidates étaient nulles et nous avions honte de nous occuper de leurs cas. Il fallait voir Jeanneau, laissant faire. Il pensait: « leurs cas sont bien vilains ... comment voulez-vous que je les envoie dans la Culture ? »
Un corniste, dérouté par ses petits pistons, avoua qu'il ne parviendrait jamais à dévaler tous les Si. On eut du mal à supporter un sot pâle - tête de lard - qui nous montra un index insolent. Parfois, une basse était limite et Leloup, dégoûté, quittait la basse en soupirant. Un guitariste aurait dû se méfier des sonos: tous les membres du jury, trouvant que ces horribles sons couvraient trop, Sellin s'esclaffa « oh, le son pénible ! ». Un harmoniciste, nul en déchiffrage, avoua qu'il avait peine à lire. Enfin, un batteur donna même son Mi sans percussion.

Patrick a aimé les mutins du concours. Les candidats non admissibles devront savoir prendre la chose en riant. D'ailleurs, un cancre a eu un deux fort minable. A l'issue de l'examen, Jeanneau nous a dit souhaiter revoir le cas fumeux de ces candidates compliquées, en les notant de nouveau car il y en avait à repêcher dans le lot. On fit donc un dernier petit tri veinard. Les pédagogues du jury ont eu l'air d'aimer. On est honnête quand on peut !

Tout cela, enfin, pour se retrouver dix après ce grand concours !

à Lutèce, le 08 avril 1996

Moutalus Frimus Erectus


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La Vendée

Vendez ! (que ce mot sonne doux à mon oreille)
Vendez-la, la Vendée !
Vends des "la" 440 !
Lavant des choux en Vendée
Devant des Huns, en vendémiaire
Le vent des-uns sent
L'avant des-aînes
Lavant des tas de vendettas
Lavant des haines
Je redore lavande et aîne
Vendez aîne ?

Patrick Moutal, Juillet 1995

Caricature de Patrick Moutal en Bacchus


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Le Plumeau, un instrument magique

Il y a des inventions qui ont changé le monde, changé notre vie. Bénies soient-elles et bénis soient les passeurs qui nous les ont transmises !

Il y a eu la Roue et la propagation infinie d'ondes circulaires que cela continue à entraîner.

Puis Johann Gutenberg (1398-1468) avec l'invention de l'Imprimerie en 1447, qui ouvrit la porte à la reproduction du Livre ...

Puis, en 1984, Le Macintosh 128 de Steve Jobs, une invention révolutionnaire qui facilitait notre vie en simplifiant l'informatique. 

Enfin, il y a quelques semaines, Le Plumeau, invention (non datée) que m'a fait connaitre, par téléphone, ma mère. Que Dieu la bénisse ! Elle vient sans doute de finir de remplir toutes les conditions d'aller au paradis en TGV cosmique. Paf ! à la vitesse de la Lumière. D'autant qu'avec la capote Nestor, tu n'es pas né, tu n'es pas mort ! Le Plumeau comme ouvre-paradis.

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