Le Chêne et le roseau
Biglant un jour à ses panards, Qu'un roseau v'nait lui faire la pige, Le chêne, un fortiche, un mastar Lui bonit: « P'tit' têt', tu attiges; Ton gniass' n'aurait pas le culot De s'aligner avec mécolle; Mézigue est mailloche et riflot Tu es loqu'du et tartignolle. Ne tenant pas sur ses jacquots, Le moindre zef te balanc'tique. Qu'un bécan t'agriche, et d'auto Tu baiss's la tronche et tu chanc'tique.» D'accord, j'accouche camaro Qu'un coup de zéphir me dégomme Mais, je me rebecqu'te aussitôt; Savoir ce que ferait ta pomme ? Jusqu'ici tu t'es cru planqué, C'est pour ça que tu charribottes; Mais il ne faudrait qu'un louqué, Pour que tu dingues avec les potes. Tandis qu'ils discutaient l'bout gras, Le temps tourna à la godille. Orage, éclairs, tout radina Pour leur arnaquer les gambilles. Mariol et peinard, le roseau Tourna, vira s'croyant au guinche; Et s'bidonnant dans son coinstot, D'gaffer la bouille à son aminche. Celui-ci mastar mais à cran, Râlait, gueulait à perdre haleine, Gambergeant qu'avec ce coup de flan, Il allait aller à la traine. Enfin, l'zef radinant du Nord, Fit tant, avec tout' son équipe, Que l'chêne dingua dans les décors D'vant l'roseau qui s'fendait la pipe. moralité Costauds, ne crossez pas; le jour où ça cafouille, Le dernier des miteux vous mettra dans ses fouilles
Le rat des villes et le rat des champs
Un rat d'Paname, un soir en douce, Voulant charrier ses camaros, Invita le rat des cambrouses, A becqu'ter chez les aristots.
Tu vas filer l'train à mézigue, Lui bonit-il, plaquant son trou. Sans fric, sans lâcher un cigue; Tu vas pouvoir te taper l'chou.
Et d'auto, voilà nos deux potes, Dans l'garde-croût' d'un plein aux as, En train de se remplir la hotte, Barbaque, fromji et tout l'palass.
Nos rats s'en foutaient plein la lampe, Quand ils esgourdèrent du bousin, Acré, acré, faut qu'on décampe, Ou l'on va dérouiller, frangin.
Nous radinerons en sourdine, Nib de nib, bava l'petzouillard, Ma pomme a marr' de tes combines, En cambrouse, on est plus peinard.
Et, mettant les bouts en vitesse, Le cambrousard repris son dur, Laissant son aminche à la r'dresse, Se serrer l'bide, à lécher les murs.
Le gland et la citrouille
Un bon pécor' de la cambrouse, Voulant piquer un roupillon, Un jourdé se cloqua en douce Sur un comaco potiron. Oh ! bonit-il en vrai pétzouille, La naturliche a du retard, D'coller cette mastar' citrouille A la hauteur de mes panards. Au lieu d'la laisser à la traîne A s'faire amocher d'un coup d'flan, Mézigue l'aurai pendue au chêne, Dont j'aurai balancé les glands. Mais voilà, mézigue est mariol, Et la naturlich' manque de toc; Tout c'qu'ell' fabrique est tartignolle, Faudrait chanc'tiquer tout en bloc. ......................................... Tandis qu'il pétarde et ramène Sa fraise, en s'arrachant les tifs, D'un coup d'zef, décarrant du chêne, Un gland lui dingue sur le pif. Se filant la pogne aux narines, Le glaiseux reste tout dingo; Bafouillant: « dans cette combine, Mézigue doit s'estimer vergeot.» La naturlich', quoi qu'on débloque, Bien gambergé son boulot; Ceux qui charrient sont des cinoques; Ce gland vient d' m'ouvrir les callots. Car je bigle déjà ma bouille, Comment qu'jaurai été marron; Si c'avait été la citrouille Qui m'soit tombée sur l'carafon. moralité Ne charriez jamais avec des boniments, Ça vous retombe un jour sur le coin du tournant.
L'huitre et les plaideurs
En virée sur le bord de la Mare aux harengs, Deux pescadous jactaient en picolant un litre; Quand leurs chasses, sur le sable, gaffèrent en même temps, Ballottée par la flotte, la plus bathe des huîtres. Pour bibi fit le preu, je vais me la taper. Et moi bava le seu, je becqu'terai des figues; Minute papillon, il ne faut pas charrier. J'ai biglé le premier, cette huitre est à mézigue. Des clous, c'est à bibi. Et comme deux ballots, Voilà nos deux mirotons qui se cherchent des rognes, Prêts à se tabasser, riboulant des callots; Aucun d'eux ne voulant dans l'coup passer la pogne, Esgourdant leur raffût, arrive un pouilladin, Courant aux pescadous, au rif il se rencarde. Au lieu de vous filer la beigne sur le tarin, Bonissez-moi pourquoi chacun de vous pétarde. Nous avons, dit le preu, sur le bord du bouillon, Affurés de cette huître, une vraie bégalade, Et chacun d'nous voudrait s'la coller dans l'lampion. Au lieu de la pêter, ou même d'aller au fade, J'ai trouvé la combin', pour vous filer d'accord; Répond le pouilladin. Et devant les deux billes, Il s'envoie l'huître en douce et met les coudes au corps, Laissant nos chicandiers se taper les coquilles. moralité Dans toutes les combin's, y a toujours un coquin: C'est lui qui se bégale et vous qui fait's tintin.
La poule aux oeufs d'or
Le radin paume tout, en voulant trop palper. C'est c'que n'avait pas gambergé Totor le cul-terreux; qui paumait l'carafon De bigler que sa poul' pondait des oeufs de jonc. Croyant à sa bestiole un magot dans le bide, Il la buta, l'ouvrit; Que dalle, elle était vide. Comm' toutes ses copin's, qui ne rapportaient qu'pouic. Et v'là notre glaiseux sans bestiole, et sans fric. ....................................................... Ainsi combinent les petzouilles, Totor avec sa poule avait le bath filon. De l'avoir bousillé pour lui faucher son jonc, Il n'a plus un rond dans les fouilles.
|
Les animaux malades de la peste
Ayant gaffé leurs potes dévisser leur billard, Et clabotter par la pestoche, Tous les bestiaux du mond' s'étant filés rencard, Discutaient en s'tapant la cloche. Je crois, jaspinait le lion, décarrant du désert, Que l'ciel nous punit d'nos arnaques; Et que pour nous r'becqu'ter, au lieu d'fric et d'auber L'un de nous d'vrait payer d'sa barbaque. Le preu, je suis tout prêt à sacrifier mon lard; N'ayant pas été des plus chouettes, En becqu'tant les bêlants, ainsi que les deux clébards, Que trimbalait la môm' Nénette. Te buter pour si peu, ton gniasse n'est pas marteau ? Bava l'renard, un p'tit mariol. Bêlants, bergères, cabots, ça compte pour ballepeau; Mézigu' t'en file sa parole. Et bibi, dit alors un vioc bourriquot, D'un bout d'champ, j'ai bouffé l'herbouze M'en fourrant plein l'buffet sans lâcher un pelot; Ne trouvez-vous pas ça tartouze ? Si, bavèr'nt tous en choeur les bestiaux réunis; Tu dois te taper la pilule. Et sans plus de chichis, l'bourriquot fut occis Pour avoir été trop régule. moralité Les gros ont tout l'affur' «Pognon, perlot, bifteack» Quant à celui qui trinque, c'est toujours le pauvr' mec.
L'ours et les deux compagnons
Deux combinards, fauchés à blanc, Gaffant qu'ils n'avaient p^lus de ronds, Cavalèr'nt un jour, à la flan, Baratiner un mironton. Nous avons, bavèr'nt t-ils, pour te faire un pardingue, Repéré dans le bled, un ours des plus comacs. Si tu veux les lâcher, débrider ton morlingue, Nous t'apportons sa p'lure, et tu nous file un sac. Gigo, cavalez en vitesse. A vous mon fric et mes pélots. Là-d'ssus, v'là nos mecs à la r'dresse Qui bagot'nt se mettre au boulot. Arrivés sur le tas, ils zieutent la bestiole, Qui les gaffe à son tour; assis sur son pétard. Ils n'os'nt en bonir une, ayant tous deux les grolles, De se faire arnaquer, comme des dégonflards. Et, biglant Martin qui radine De leur côté, d'un même accord Ayant gambergé la combine; Chacun pos' sa chique, et fait l'mort. Ces truands à la manque me prennent pour une gourde, Bonit l'ours à la page en s'approchant du preu. Puis, lui ayant jacté quelques mots aux esgourdes, Il se trique en peinard, loin de nos cafouilleux. Ceux-ci, encore à moitié dingues, S'empress'nt de mettre les bouts de bois. Nib de pognon, nib de pardingue, Notre ourson ayant eu la loi. Dis-moi, dis le second, ce que ce vieux duch'noque A bien pu te baver, avant de se barrer ? moralité Que l'on ne doit jamais, à moins d'être sinoque, Fourguer la p'lure de l'ours avant qu'il soit clamsé.
Le héron
Un jourdé, sur ses quill's avec ses longs panards, Le héron au long pif, se croyant malabar, Lézardait au bord de la flotte. La lance était gironde, on s'y biglait l'portrait, Et la carpuche y chamboulait Avec le broch'ton son vieux pote, Le héron aurait pu se bégaler avec, Car son estom avait des crampes; Et qu'il pouvait de rif s'en fourrer plein la lampe, Au lieu de tomber sur un bec. Mais, il était cresson et bouffait à ses plombes Débloquant comme un vrai tordu. « Il y a bien assez de pescal's dans le jus, Pour que de brifer je me bombe.» Une tranche montra sa bouille. Bon pour les loquedus, bonit-il en loucedé. Mézigue aime mieux la péter Que de croquer cette tambouille. Puis notre cav' vit un goujon. Du goujon pour ma pomme ? tu charries papillon; Ce n'est vraiment pas une affure. Gaffons dans un autre loinqué. Mais les pescal's s'étaient triqués, Et notre cafouilleux dut s'mettre la ceinture. moralité A vouloir trop faire le poireau On se tape des bigorneaux.
Le renard et la cigogne
Un jourdé le renard voulant s'marrer un coup Invita la cigogne à v'nir se taper l'chou. Celle-ci radina, fonça à tout berzingue, N'étant jamais la der pour la foire et la bringue. Tu vas dans cinq broquilles pouvoir te bégaler, Mézigue a préparé une bath' soupette, Lui bonit le mariol, commençant à charrier Que nous allons claper dans mon unique assiette. Coup dur on le gamberge, pour l'oiseau au long pif, Qui ne put rien becqu'ter et s'arracha les tifs. Ce tordu, bénit-elle, s'est payé ma terrine, Je l'aurai au tournant, cherchons une combine. Gigo ! j'ai gambergé. Cavalant au renard Pour lui rendre sa croque, ell' lui fila rencard. Je t'attendrai demain, ne sois pas à la bourre; Jusqu'en haut du collier, je veux que l'on s'en fourre. Le lend'main quand midi dringua, ayant les crocs, Le mariol s'apporta; tout giron, tout riflot. Veux-tu qu'à la cuistanc' je te prête la pogne ? Des clous, c'est mon boulot, jaspina la cigogne. Tu n'as sur un parpaing, qu'à poser ton fougn'dé. Mais je dois t'affranchir, ce n'est pas du chiqué, Qu'bibi n'a pas d'assiett's, comme tu peux faire gaffe, Et que l'on doit, chez moi, bouffer dans la carafe. N'pouvant y fourrer l'bec, le renard fut marron; Et dut se r'débiner, l'estom dans les talons. moralité D'un copain, évitez d'vous payer la bougie, Souvent le lendemain, c'est lui qui vous charrie.
Le vacher et le garde-chasse
Colin le branquignolle, un jeune et bon pétrousse, Gardait un jourdé en cambrouse, Un grand troupeau de lachevées; Quand radina un autre dingue, Pourvu d'un clebs et d'un vieux flingue, Qui biglait dans tous les loinqués; Pour y dégauchir un civet A se filer sous les crochets. Pose les dés, mon pote, lui jaspina Colin; Tu vas zieuter sur mes bestioles, Et mézigue avec mes guibolles, Va s'occuper de ton turbin. .............................................. Voilà donc Colin le billot, Qui décarre avec le cabot, Pour que son aminche un peu cloche, Se tape un loubem de bidoche. Soudain, devant ses chass's passe un gib'lot mastar. Il vise, il tire, et ran, il occis son clébard, Qui chancetique dans le fossé; A tout jamais ratatiné. Pas vergeot, dit Colin, pour un coup je me gourre. Mais je dois renquiller, je vais être à la bourre. Son flingue n'ayant plus de pruneaux, Il radina vers son troupeau. Celui-ci avait mis les voiles, Son gardien ronflant aux étoiles. Colin eut beau gaffer, débrider ses carreaux; Que dalle, des lachevées il ne restait que peau. Le pôvre s'arrachant les tifs, A sa piaule cavala de rif, Tout débloquer à son daron Qui le dérouilla d'un marron, Lui bavant aux esgourdes: « Lorsque l'on est miro, On se planque dans sa carrée.» .................................................. moralité Que chaque mec fasse son boulot Les lach'vées seront bien gardées.
|
La laitière et le pot au lait
Coltinant sur sa tronche un grand pot de loloche Perrette, au marca décarrait; Pour y fourguer sa came à tous les aristoches; Et se bourrer les fouill's de fric et de jaunets. Ell' s'était collée ce jour-là Jupette olpif et ribouis plats, Notre mistonne ainsi gandine, Biglait déjà dans sa bobine, C' qu'elle pouvait affurer avec tous ces pélots, Pour pouvoir bluffer tous ces pecqu'nots. Tout d'abord, bava-t-elle, j'aurai une bagnole, Avec un mironton qui conduira mécolle; Un pianomuche et la radio, Pour pouvoir esgourder Tino. Des fringues, des bas soie-soie, pour planquer mes guibolles; Sans oublier quelques bestioles: « Un gaille, six lachevées, un troupeau de bêlants, Un lardé comaco, dans les deux ou trois cents, Pour pouvoir me taper la cloche, Des couins-couins et des lapinoches» ... Soudain, sous ses panards, rencontrant un parpaing, Notr' Perrett' fit un gadin, Loloch' potich', tout dégringole, Salut troupeau, radio, bagnole Chialant le blair dans son tir' jus, Ell' radina chez son tordu, Qui gambergeant sa cam' paumée, D'auto lui fila la torchée. moralité Avant d'vouloir charrier les mecs et fair' la bringue, Il faut d'abord avoir les ronds dans son morlingue.
Le corbeau et le renard
Corbeau-le-ballotin sur un arbre paumé, Planquait entre ses crocs un comac frodogome; Renard-le-combinard qui n'avait pas croqué, Radina en loucedé pour lui faire à l'estom, Bavonjavour mon pot'; je n'avais pas gaffé Que tu étais si bath, et si bien balancé, Sans attiger, si tes chocottes Sont kifkif avec ta bouillotte, Tu es le plus girond des mectons du loinqué ... A ces vann's, le corbeau se sentit chanc'tiquer; Et pour mieux faire zieuter ses crocs, Débrida son bavec, lâchant son calendos. Le renard le briffa son casquer un rotin, Jaspinant : « Je t'ai eu avec mon baratin.» Les marles auront toujours la loi avec les caves; Ce rencard me vaut bien bien un fromag' têt' de nave. Le corbeau répondit: « Vieille cloche, Je m'en tap', ce fromgi avait des astibloches.» moralité Chacun dans son loinqué, s'il veut rester peinard, Doit boucler son clapet, devant les combinards.
Le laboureur et ses enfants
Bossez, turbinez, que ça barde, C'est le fric qu'il faut affurer. .............................................. Un pécor' plein aux as, reniflant la camarde, Agrafa ses moujingu's, leur bonit en loucedé Fait's gaff' les momignards de n'pas fourguer la tôle Que nous ont r'filé nos darons. Les viocs y ont carré des ronds. Mézigue ignore la planque; mais en étant mariols, Vous pouvez vous bourrer, dégauchir les rotins. Chancetiquez votre glaise, collez-vous au turbin, Zieutez, biglez, fouillez, passez partout la pogne Et ne vous foutez pas en rogne. Le pécor' refroidi, l'équipe des mignards Gambergea que leur dabe leur avait fait un char, Mais qu'il n'avait pas été gourde Avant de calencher, d'leur bonir aux esgourdes Qu'en s'les roulant, on n'a pas l'rond, Et que l'boulot c'est du pognon.
Le loup et la cigogne
Un loup, pour se taper la cloche, Avait dégauchi deux gigots, Quand il eut bouffé leur bidoche, Il voulut se taper les os. L'un deux, plus mastar que ses potes, Lui resta au fond du collier, Où, malgré ses grandes chocottes, Il ne put le fair' débiner. Voyant radiner la cigogne, Il lui bava, faisant l'bon mec: « Voudrais-tu me prêter la pogne, Pour me virer c'que j'ai dans l'bec ? » Dac-dac; laisse opérer mécolle. Et de rif, faisant gaffe aux crocs, La cigogne allongeant son col, Lui sortit l'oss'let du gaviot. Et maintenant, lui bonit-elle, Tu vas me raquer mon boulot. Te raquer, tu charries ma belle, Me prendrais-tu pour un billot ? Au lieu de ram'ner ta bouillotte, Tu ferais bien mieux de calter; Et surtout, t'estimer vergeotte, Que mézigu' ne t'aies pas becqu'té. moralité Prêtez la pogne à vos poteaux,
Le lion et le rat
Il ne faut aux copains jamais chercher des rognes; De s' les rouler peinard, aucun mecton n'est sûr, On a souvent besoin au milieu des coups durs, D'un plus miteux que soi pour vous prêter la pogne. ................................................... Dans les panards d'un lion comac, Un rat des plus miros démurgea de sa planque Le caïd du désert lui bonit : « N'aies pas le trac, Je ne becqu'te jamais les bestiaux à la manque; Tu peux te barrer en loucedé.» Ce bobard ne fut pas paumé, Car le lion, comme une baluche, En décarrant de son côté, Fut gaulé dans un filetmuche Que les truands avaient planqué. Il fit tant de bousin, riboulant des callots Que le rat gambergea, et radina d'auto, Lui bavant: « mon poteau, tu gueules pour des figues; Au lieu de t'esquinter, laisse opérer mézigue. Et cinq broquill's après, le lion put se triquer, Le rat, de ses chocottes, ayant tout chanc'tiqué En boulottant toutes les mailles. moralité Combine et système D Font plus que pétard et rouscaille.
|