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moutcesarwhitegifCertains mots sont trop étranges. C'est une prise de tête que d'en entendre le sens, surtout quand on est, comme moi, aussi peu habitué à penser clair. Et puis, parfois, les préfixes ne signifient pas toujours la même chose.

Posons le problème en prenant le verbe "poser". Comment le définir ? on baisse quelque chose pour le lâcher délicatement sur un support. Mais alors, que signifie "déposer" ? Cela devrait signifier le contraire de "poser". Le geste inverse. C'est à dire poser à l'envers.  On visualise le film à l'envers. En définitive, "déposer" c'est "prendre". Or, "poser" et "déposer" ont le pratiquement le même sens courant. Bizarre, pense-je, tout en me tripotant un menton non rasé depuis une semaine. Ça pique. Faudra y remédier fissa. Et puis il y a pose et pause. On peut poser une pause et pauser une pose. Il n'y a pas encore de loi qui nous l'interdise, bien que cela ne saurait tarder ?.

Pause ! me sussure-je alors, dégoulinant d'une sueur poisseuse. Mais no pause - ou mais no pose - quand l'anglicisme sang mèle. Méler puisqu'hybride difficile entre français et anglais. Mélé mais laid. Andropause, le préposé - c'est comme cela qu'il se nomme - propause une dépause ou un exposé en prose sur l'expause ou pause passée. On propause une pause quand elle est proposée par un professionnel  Là encore, ça dépend du contexte. L'avant de la pause est prépause ou prépose quand on pose un pré et ça se complique d'autant quand on pause un pré. Le reposer ou repauser une autre fois. Prose à hic, c'est quand le mec qui cause est bourré, à le hoquet ou les deux. On dit aussi qu'il est prose père. Allez comprendre pourquoi on ne dit pas prose mère ? Encore un machisme de la langue des adémiciens ! Prose tate, c'est quand la prose vous touche. Ça peut vite devenir du harcellement quand on en est l'objet. Prose terre née ou prose très. Prose élite, on comprend. Prose crie aussi.

"Faire" et "dé-faire", c'est cohérent : Cela revient à construire ou détruire. Même si "on fait le mal". On construit la destruction. On fait le bien quand on construit la construction. Quand on défait le mal, on déconstruit ou détruit la destruction - c'est à dire - on construit le bien. Quand on défait le bien, c'est que l'on détruit le bien, on fait le mal. Ça commence à chauffer sérieusement. Un peu d'eau froide sur le chef me fera le plus grand bien. Faites des fêtes est équivalent à défaites défêtes. Aujourd'hui, je défête et défèque mais to morrow is another day...

"Composer". On "pose" différents éléments que l'on rassemble. Idée de rassembler des éléments disparates que l'on met ensemble, dans un tout cohérent, homogène, porteur d'une prégance. Notion d'Unité, d'un Ensemble, d'un Tout, d'une Entité. "Décomposer". Là, ça le fait et pourtant, ça se complique. "Dé-com-poser", c'est quand on recasse les éléments disparates dont la composition était faite. On éclate l'ensemble, comme ma tête, à l'instant.

Prenons le mot "délire". Il vient du grec, "lira", le "sillon". "Dé-lirer", c'est donc sortir du sillon. Magnifique ! "Lirer" ? c'est donc être dans le sillon. Tu lires bien. "Conlirer" ? on rassemble différents sillons dans un tout cohérent. "Déconlirer". Ça serait quand les différents sillons rassemblés sont explosés et partent en vrille. Un délire boutique de feux d'artifice prenant feu. Explosion chaotique dans tous les sens.

Mais revenons à "poser". Après déposer, composer, décomposer, on a "reposer" ce qui semblerait indiquer que l'on se pose une deuxième fois - la bonne ? quand on dit "il repose en paix". D'ailleurs, on devrait l'écrire repause en paix... (le temps de l'eternité étant élastique, ça n'engage à rien). Exposer. Ça, ça fait sens : on pose à l'extérieur. Imposer... serait le contraire... à l'intérieur. Or, ce sont les Finances et non l'Intérieur chez qui ça va... Ou alors, c'est poser à l'intérieur de la tête de l'autre ! mais, dans ce cas,  fi de la délicatesse de poser ! ça rentre - en force, sans vaseline. C'est péremptoire. Un ordre.

Le contraire de poser (placer quelque chose hors de soi sur un support) c'est prendre (vers soi, amener à soi quelque chose). Déposer devrait être synonyme de prendre. Et poser de "déprendre". Tous ces préfixes fonctionnent également avec pause. Compause quand on pause avec. Un sens moins usité quand l'on effectue une pause conne ou une pause avec un con. Des cons pausent. On comprend et ça schlingue.

Avec tous ces inverses, qui signifient le contraire de ce qu'ils devraient, les rouages de mon crâne s'affolent et je ne sais déjà plus comment je m'appelle. Cela me permettra de ne plus dépioter les factures qui me seront adressées. Je plaiderai l'irresponsabilité totale si je parviens à me rappeler que je ne me rappelle plus.

On sent bien que tout ceci est un grand bordel et que le sens commun est parfois éloigné - voir contraire - au sens logique du terme avec son préfixe. Comme disait le patron de garage Rochard "ça va mal se mettre". A cet effet, je vote donc, à l'unanimité de mes moi rassemblés en une session extraordinaire, une réforme profonde de la langue française, trop longtemps laissée en friche de sens par les académiciens, véritables ennemis de notre territoire linguistique. Leur oeuvre diabolique consista essentiellement à utiliser leur pouvoir pour désensiser la langue en y glissant une myriade d'abberrations. Les académiciens seront immédiatement désacadémisés, déchus de la nationalité française et seront condamnés à effectuer des travaux d'intérêt pubique comme le dépoussiérage et dépouillage des chattes délaichées. Ce décret, d'une importance capitale, rentrera en application dès sa signature au prochain conseil des sinistres et sa parution au J.O.

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